ÉDITION SPÉCIALE
2018 GENITOURINARY
CANCERS SYMPOSIUM
8 au 10 février 2018 – San Francisco
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Prostate – Rein – Vessie
LA QUOTIDIENNE
ÉDITORIAL
Honneur à la vessie pour cette 2ème journée de l’ASCO-GU 2018, avec un nouveau standard pour les tumeurs du haut appareil urinaire et le développement toujours à marche rapide de l’immunothérapie.
De nombreuses présentations se sont succédées aujourd’hui, dont vous retrouverez ci-dessous et dans les interviews et brèves de nos chroniqueurs une synthèse détaillée.
Tout d’abord une très belle étude a été réalisée chez les patients ayant une tumeur urothéliale du haut appareil (UTUC). Il s’agit de tumeurs rares avec un profil d’agressivité souvent important et une maladie localement avancée dans plus de 60% des cas. Alison Birtle et al, (Abstract 407) a présenté l’étude de phase III comparant une surveillance en post-opératoire à une chimiothérapie par sels de platine + gemcitabine (4 cycles). Le critère principal était la survie sans maladie (DFS). Au total, 260 patients ont été analysés. Avec un suivi de 19,3 mois, la DFS est largement en faveur de la chimiothérapie adjuvante (HR=0,49, 0,31-0,76 ; p=0,001). L’étude est positive quel que soit le statut ganglionnaire, l’état des marges et le type de chimiothérapie par sels de platine (carboplatine vs cisplatine). La toxicité du protocole de chimiothérapie est acceptable. L’utilisation dans les UTUC de la chimiothérapie semble devenir un standard. Les données de survie ne sont pas encore matures et sont attendues avec grand intérêt.
Concernant l’immunothérapie, il est difficile de préciser quel patient bénéficie le plus des checkpoints inhibiteurs. L’équipe de Pond et al (Abstract 413) a examiné divers facteurs cliniques qui avaient été précédemment montrés pour prédire la survie des patients avec un cancer de la vessie métastatique recevant la chimiothérapie. En outre, ils ont évalué l’état de PD-L1 des cellules immunitaires, qui est un marqueur pour l’efficacité de l’atezolizumab. Les six facteurs qui ont finalement été inclus dans le modèle pronostic optimal pour la survie globale ont été : l’ECOG PS, la présence de métastases hépatiques, une numération des plaquettes sanguines élevées, une augmentation du rapport des lymphocytes neutrophiles (NLR), des LDH élevés et une anémie. Ils ont constaté que la survie des patients était associée au nombre de facteurs pronostiques que le patient présentait. A partir des patients de l’essai Imvigor210, la survie globale médiane était de 19,6 mois pour ceux avec 0 à 1 facteur, 5,9 mois pour ceux avec 2 à 3 facteurs, et 2,6 mois pour ceux avec 4 facteurs ou plus. Bien que d’autres facteurs affectent également la survie globale, aucun autre n’a été observé statistiquement significatif dans cet ensemble de données. Cette classification nécessite d’être validée sur d’autres cohortes de patients traités par immunothérapie dans le cancer de la vessie métastatique.
Dans l’étude de phase III IMvigor 211, comparant l’atezolizumab vs chimiothérapie (vinflunine, taxanes) dans les carcinomes urothéliaux métastatiques précédemment traités par sels de platine, Powles et al (Abstract 409), se sont intéressés aux biomarqueurs immuns et à la charge mutationnelle tumorale (CMT). Pour rappel, l’étude est négative pour la survie globale concernant la population PD-L1 (IC2-3) alors qu’elle l’est en intention de traiter. Les statuts PD-L1 et tGE3 (signature de 3 gènes impliqués dans l’immunité) semblent être des facteurs de bon pronostic lorsqu’ils sont fortement exprimés. Par contre la CMT semble être prédictive de l’efficacité de l’atezolizumab. Les patients qui ont une CMT élevée ont une survie de 11,3 vs 8,3 mois (HR=0,68, 0,51-0,90). L’association d’une CMT et d’une tGE3 élevées s’accompagne d’un bénéfice encore plus important en termes de survie globale. Demain, il faudrait trouver des biomarqueurs capables de sélectionner des patients pouvant être des très bons répondeurs à l’immunothérapie.
Bellmunt et al, (Abstract 410) a présenté une mise à jour des données de la phase III KEYNOTE-045 comparant le pembrolizumab vs chimiothérapie (vinflunine ou taxanes) avec un suivi à deux ans. En termes de survie globale, il existe une réduction du risque de décès de 30% qui s’améliore avec le temps (HR=passage de 0,73 à 0,70) avec des médianes de 10,3 vs 7,3 mois. Il n’y a pas de différence en termes d’expression du statut PD-L1 (CPS < ou > 10) pour la PFS et le taux de réponse objective. Les médianes de la PFS ne sont pas différentes mais on observe un début de plateau pour le bras pembrolizumab qui pourrait laisser supposer d’une efficacité à long terme de cette molécule. Le pembrolizumab s’avère être la première molécule enregistrée dans le cancer urothélial de la vessie avec une confirmation de son efficacité dans le temps.
Enfin une étude de phase II a été présentée par Loriot et al, (abstract 411) avec différents schémas de dose avec l’anti FGFR2-3 : l’erdafitinib (JNJ42756493) dans les tumeurs urothéliales avec altération du FGFR (mutation ou fusion). Le taux de réponse est de 42% pour le groupe de patients sélectionné exposé à la dose de 8 mg/J en continu avec une durée de réponse de 5,4 mois. Les principales toxicités sont les effets secondaires digestifs, l’asthénie, l’hyperphosphatémie et les rashs cutanés. Ce traitement est particulièrement adapté pour les patients du groupe luminal cluster I pour lequel il existe souvent des altérations de FGFR.
Retrouverez également de nouvelles interviews d’experts sur les dernières actualités du cancer de la prostate présentées hier en session plénière.
Stéphane OUDARD
Radiothérapie guidée par l‘imagerie
Résultats d’une étude de phase III comparant une administration quotidienne versus hebdomadaire
Résultats à 2 ans de l’étude de phase III Keynote-045 ayant comparé pembrolizumab vs chimiothérapie en 2ème ligne de traitement
Quelles implications pronostiques et thérapeutiques associées à l‘hétérogénéité transcriptomique de l’activité des récepteurs aux androgènes intratumoraux ?
Facteurs pronostiques des carcinomes urothéliaux traités par atezolizumab
Les facteurs pronostiques reconnus dans les cancers urothéliaux métastatiques après chimiothérapie par sels de platine sont le PS, l’anémie < 10 g/dL et la présence de métastases hépatiques (Bellmunt et al. JCO 2010, Sonpavde et al. Eur Urol 2013). L’arrivée de l’immunothérapie en 2ème ligne dans cette population de patients pose donc la question d’éventuels…
Actualisation des données de l’étude Checkmate 032 évaluant le nivolumab dans les carcinomes urothéliaux métastatiques après sels de platine
Nivolumab a démontré son efficacité dans les carcinomes urothéliaux métastatiques prétraités par chimiothérapie à base de sels de platine dans le cadre de l’étude de phase II Checkmate 032. Les résultats actualisés après un suivi de 2 ans ont été présentés cette année à l’ASCO-GU. Sur les 78 patients traités, les deux tiers avaient…
Carcinomes urothéliaux FGFR mutés : y-a-t-il une place pour les immunothérapies ?
Concernant l’efficacité des inhibiteurs de FGFR dans les carcinomes urothéliaux métastatiques, il n’y a plus beaucoup de suspens après la présentation du Dr Yohann Loriot en session orale. Néanmoins, l’efficacité des immunothérapies (IT) dans les cancers pulmonaires mutés EGFR ou ALK étant très limitée, il paraît légitime de se poser la question de l’efficacité des IT dans les…
Rédacteur en chef
Pr Stéphane OUDARD
Hôpital européen Georges-Pompidou, AP-HP
Rédactrice
Dr Constance THIBAULT
Hôpital européen Georges-Pompidou, AP-HP
LE LIVE
MODÉRATEUR
Pr Karim FIZAZI
Gustave Roussy
RAPPORTEURS
Pr Nadine HOUEDE
CHU de Nîmes
Pr Morgan ROUPRET
Hôpital de la Pitié-Salpétrière, AP-HP
Dr François ROZET
Institut Mutualiste Montsouris
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