ADRIATIC : survie augmentée avec le durvalumab en adjuvant dans les CBPC
La première analyse intermédiaire de l’étude ADRIATIC, présentée à l’ASCO 2024, évalue l’efficacité du durvalumab en traitement de consolidation chez les patients atteints de cancer bronchique à petites cellules (CBPC) localement avancé, après une chimioradiothérapie. Cette étude de phase III, multicentrique, a inclus 730 patients randomisés pour recevoir soit un placebo (P), soit du durvalumab (D), avec ou sans tremelimumab (D+T). Les résultats présentés sont ceux des bras (D) versus (P) uniquement.
Les deux objectifs principaux étaient la survie globale (SG) et la survie sans progression (SSP) avec une analyse hiérarchique évaluant dans un premier temps la SG dans le bras (D) versus (P), puis la SSP dans les bras (D) versus (P) avec recyclage de l’alpha, suivie de l’analyse de la SG puis de la SSP dans les bras (D+T) versus (P). Ces premiers résultats sont présentés avec un suivi médian de 3 ans.
Les caractéristiques des patients sont classiques, mais on peut noter que 65 % environ ont reçu une chimiothérapie à base de cisplatine et 54 % ont reçu une irradiation cérébrale prophylactique. Les résultats montrent une amélioration significative de la SG et de la SSP dans le groupe durvalumab par rapport au placebo. La SG médiane passe de 55,9 mois pour le groupe (D) contre 33,4 mois pour le groupe (P), soit une amélioration de près de deux ans, avec un HR à 0.73, soit une réduction du risque de décès de 27 %. En termes de SSP, celle-ci est de 16.6 mois dans le bras (D) versus 9.2 mois dans le bras (P), avec un taux de SSP de 46 % à 2 ans versus 34 % dans les bras (D) versus (P) respectivement. La seule tendance ressortant en analyse en sous-groupe est le temps entre la fin de la séquence de radio-chimiothérapie et l’introduction de l’immunothérapie avec un bénéfice d’autant plus important que ce délai est cours, à interpréter de façon prudente compte-
tenu notamment des faibles effectifs dans les groupes traités précocement à moins de 14 et entre 14 et 28 jours.
En termes de tolérance, le taux d’effets secondaires graves était similaire entre les groupes, mais 16 % des patients sous durvalumab ont dû arrêter le traitement en raison des effets secondaires, contre 11 % dans le groupe placebo. Les pneumopathies, particulièrement intéressantes dans ce contexte de traitement par immunothérapie en situation post-radique, étaient retrouvées dans 38 % versus 30 % des cas sous durvalumab versus placebo avec une proportion de grade 3-4 similaire de l’ordre de 3 % dans les deux bras. Plus récemment à l’ESMO, des analyses en sous-groupes portant sur le type de radiothérapie (bi- vs mono fractionnée), la réalisation ou non d’une irradiation cérébrale prophylactique ou encore du type de sels de platine ont été présentées. L’étude n’étant pas construite pour tirer des conclusions dans ces sous-populations, il est seulement possible de dire que tous les sous-groupes tirent un bénéfice de la stratégie ADRIATIC, sans pouvoir conclure à la meilleure stratégie chez ces patients sur ces différents paramètres.
Ainsi, le durvalumab qui est d’ores et déjà un standard de traitement dans les CBPC aux stades métastatiques, le devient également aux stades localisés avec une amplitude de bénéfice encore plus importante renforçant l’importance de la détection la plus précoce possible chez ces patients.